Et toujours, le bruit de l'orage.

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Et toujours, le bruit de l'orage... par Justine Niogret
Couvertures et illustrations intérieures par Hérysis

Comme je vous l’avais dit avant l’été, la couverture cachant les textes de Justine Niogret m’avait attiré. De plus, sachant qu’il y a des textes de Justine derrière c’est encore mieux. Donc je l’ai lu ce recueil, enfin non plutôt je l’ai dévoré. Quatorze nouvelles humide et suintant d’odeur de feuilles mortes. Dans l’ensemble je trouve qu’il y a une teinte de nostalgie dans ces nouvelles. On y parle d’un passé, un passé commun qui nous touche tous, en même temps que l’on perçoit une emprunte personnelle de l’auteur. On passe du fantastique à la fantasy. Mais il y a toujours cette petite touche de rouille qui fait grincer le gond de la porte en bois, un rayon de soleil après la pluie d’un orage d’été, un roulement d’orage au loin qui approche ou s’en va. Un mouvement liquide presque acide des fois qui nous mènent de nouvelles en nouvelles. Je dois bien avoué que j’ai mes préférées. « La Grange » en est une. Elle connote un vieil été sec de mon enfance. On sent et voit l’herbe jaunie et la paille craquante. Toujours cette touche nostalgique. Cette nouvelle assez courte nous promène dans une petite normalité d’été, et nous laisse dans la puissance du fin dont on ne peut dire si elle est fantastique ou non. Ce qui est sur c’est que la touche finale est un clou planté d’un seul coup de marteau nous faisant descendre d’un seul coup sur une marche d’effroi. Pas d’horreur vraiment, une sorte de fantastique qui me rappel un peu certains vieux textes de Stephen King. Ce n’est pas très explicable. Il y a aussi « Un chant d’été », dans les nouvelles fortes. L’auteur nous amène sur le ton cruel et enfantin dans un registre shakespearien. Une fanstasy contemporaine ou le terme féérique ne rime pas avec paillette mais entité. De ces fées qui sont des esprits à l’état brut, qui ne sont ni bonne ni mauvaises mais qui sont ce qu’elles sont simplement, sans critère moral. Les seuls « méchants » dans l’histoire sont les gens normaux. J’aime vraiment cette observation du monstre. Mais je ne vais pas tout vous raconter de ce superbe recueil. Comme vous l’avez vu j’y ai trouvé une nostalgie, on y lit au rythme des saisons et des éléments de celles-ci et j’imagine que chacun s’y retrouvera. Donc dans mes lectures estivales c’était dans le registre « excellent ». Et j’espère pouvoir relire du Justine Niogret d’ici peu de temps …

Publié dans Critiques

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J
Quelle belle critique! Je suis vraiment touchée.Heureuse (encore une fois) que tu aies plongé dans les textes comme tu l'as fait, et que le voyage ne t'aie pas déçu. Merci! :)(et moi aussi, j'aimerais relire du Justine dans peu de temps!^^)
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C
Très belle chronique, très sensible, d'un recueil qui ne l'est pas moins!!!
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